ajouté le 10 Décembre 2011
Le procureur en charge du dossier des surirradiés d'Epinal a requis le renvoi devant un tribunal correctionnel des sept mis en examen pour omission de porter secours, et homicide involontaire pour l'un d'entre eux, a-t-on appris vendredi auprès d'une association de victimes.
Au moins 5.500 personnes ont été victimes de surirradiations au centre hospitalier Jean-Monnet entre 1987 et 2006, faisant de l'affaire d'Epinal le plus grave accident de radiothérapie recensé en France.
Parmi ces victimes, 24 ont été très fortement irradiées pendant le traitement d'un cancer de la prostate entre mai 2004 et août 2005, dont au moins cinq sont décédées des suites des surdoses.
Ces surirradiations ont été provoquées par des défaillances à répétition dans l'utilisation du matériel de radiothérapie, selon un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas).
En 2008, les deux radiothérapeutes et le radiophysicien de l'hôpital avaient été mis en examen pour homicide involontaire, mais le procureur a décidé de retenir cette charge uniquement contre le dernier, en requalifiant en omission de porter secours l'infraction reprochée aux deux premiers.
Le procureur a également requis le renvoi devant un tribunal correctionnel pour omission de porter secours à l'encontre de l'hôpital Jean-Monnet en tant que personne morale, ainsi qu'à l'encontre de la directrice de l'hôpital, le directeur de l'Agence régionale de l'hospitalisation de Lorraine et la directrice de la DDASS de l'époque, conformément à la qualification de leurs mises en examen.
Au cours de l'instruction, un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) avait notamment pointé l'absence de réaction de l'ARH et de la Ddass au début de l'affaire.
Nous sommes satisfaits, car le procureur estime que les charges sont suffisantes pour un renvoi en correctionnelle, a dit à l'AFP Philippe Stabler, le président de l'association vosgienne des surirradiés de l'hôpital d'Epinal (AVSHE), qui regroupe plusieurs centaines de victimes.
Les juges d'instruction du pôle santé du tribunal de grande instance de Paris, en charge de l'affaire, peuvent désormais décider de suivre ou non l'avis du parquet et de renvoyer le dossier devant une juridiction correctionnelle. Source : AFP