ajouté le 04 Juillet 2024
Dans la 3ème circonscription (Remiremont Gérardmer vallées de la Haute Moselle et Moselotte), le député sortant Divers Droite Christophe Naegelen a obtenu 48.33 % des suffrages exprimés et affrontera au 2ème tour la candidate RN Pauline Fresse 33.43%.
Vous trouverez ci-dessous le début de la transciption de son interview accordée ce mercredi 3 juillet. Vous pouvez aussi l'écouter ou la podcaster.
Christophe Naegelen, Bonjour, dimanche dernier, vous êtes arrivé largement en tête. Il vous a malgré tout manqué quelques centaines de voix pour être qualifié dès le premier Tour. Quelle était votre sentiment dimanche soir ?
Christophe Naegelen. Déjà je pense qu'il faut saluer la participation importante, qui a eu lieu ce dimanche. Je voulais saluer bien entendu toutes les personnes qui se sont rendues dans les bureaux de vote. Et, c'est important, toutes les personnes qui avec Thomas nous ont permis d'être en tête lors de ce premier tour avec comme vous l'avez dit plus de 48%, à 650 voix d'être élu au premier tour. Après voilà, on continue la campagne. Mais en réalité ce que je fais depuis 7 ans, c'est à dire aller au contact des gens, aller au contact des habitantes et des habitants, du monde associatif, des acteurs économiques,culturels, éducatifs. Pour déjà les écouter, parce que c'est ça qui est important et c'est notre rôle en tant que député, d'être cette courroie de transmission entre le terrain et l'Assemblée. Et pour bien faire cela, il faut avant tout écouter, écouter les gens, leurs doléances, leurs craintes, leurs problèmes du quotidien, pour essayer de les aider, trouver les solutions et en tout cas de porter ces problèmes à l'Assemblée.
- Alors depuis quelques jours, on parle beaucoup également de barrages républicains. Comment vous voyez ça se mettre en place ?
- Christophe Naegelen. Moi je ne fais pas campagne contre quelque chose, je fais campagne pour quelque chose. Je fais campagne pour une meilleure vie, entre guillemets, dans notre circonscription, pour une France qui puisse répondre aux problématiques des habitants, du quotidien et en fait ce que je veux c’est expliquer aux habitants de la circonscription, en plus de les écouter, en quoi la proposition qu'on fait, le projet qu'on porte est le meilleur pour défendre les intérêts des Vosgiennes, des Vosgiens et pour être en capacité de porter ces choses-là à l'Assemblée.
- Alors pour autant, un député c'est aussi un élu de la nation. Est ce qu’il n’y a pas n’y a pas certaines craintes à avoir ? Par rapport à nos libertés par exemple,
- Christophe Naegelen. C'est exactement ce que ce que je disais, on est élu de la nation et c'est pour ça que c'est sur les sujets nationaux qu'on va devoir se positionner. Par contre la vie dans la montagne vosgienne, elle n’est pas la même qu'à Paris, qu'à Bordeaux, qu'à Saint-Pierre-et-Miquelon, qu'en Guadeloupe qui sont tous des territoires français. Et donc quand on vote ces lois nationales, il faut aussi prendre en compte ces spécificités locales. Donc sur la partie nationale, il faudra voir comment sera l'Assemblée le soir du le soir du 7 juillet.
Avec un sujet important sur la culture, il va falloir voir quel est le traitement qui sera fait. Tout comme dans notre dans notre territoire, on a énormément d'acteurs culturels, théâtre de Verdure à Vagney, le théâtre du peuple à Bussang, j'en passe. Il y en a énormément ici qui ont aussi des aides, de la Drac, des pouvoirs publics, donc bien entendu qu'il faut les aider, mais il y a un sujet national et encore une fois ce on élit aussi le représentant d'un territoire à l'Assemblée. Alors on s'adresse à ceux qui ont voté la dernière fois, il y a eu une bonne participation.
Pour autant, on peut encore faire mieux. Déjà dire aux personnes qui ont voté pour moi au premier tour de se remobiliser, aux personnes qui ont voté, que ce soit pour le candidat représentant le Nouveau Front populaire comme ceux qui ont voté aussi pour la candidate Rassemblement nationale, qu'on puisse leur expliquer que c'est quand même important quand on est candidat, d'habiter sur le territoire qu'on veut représenter. Ce qui n'est pas le cas de de la candidate Rassemblement national. Je suis quelqu'un qui vit tous les jours à leur côté, qui depuis 7 ans est à leurs côtés pour porter les problématiques au niveau de de l'Assemblée, qui connaît les dossiers locaux. Ça c'est important. Je veux dire, il doit y avoir une continuité dans la défense de de nos dossiers. Et bien entendu aux abstentionnistes, leur dire que c'est important d'aller voter parce qu'en démocratie le vote, le droit de vote est quelque chose. On s'est battu quand même pour l'avoir et je pense que c'est important de l'utiliser. Je veux leur dire de se rendre aux urnes dimanche pour en effet voter pour le binôme que je forme Christophe Naegelen et Thomas Gion.
- Un mot des 2 grandes thématiques qui ont marqué cette campagne, on parle beaucoup de pouvoir d'achat et de sécurité. Un certain nombre de choses ont déjà pu être faites ces dernières années. Quelles sont vos propositions, puis vos réactions par rapport à d'autres propositions qui sont dans l'air.
- Christophe Naegelen. J'y rajouterai la santé aussi. Sur le pouvoir d'achat, il y a différentes choses. Je pars du principe que le travail doit toujours mieux payer, qu'on doit valoriser le travail par opposition à la finance plus purement spéculative. Et j'ai des propositions là-dessus que j'ai déjà eu l'occasion de présenter dans le débat qu'il y a eu sur la conditionnalité de certaines baisses de charges à des augmentations de salaires, de salaire net, comme sur la taxation des transactions financières intrajournalières et les dérivés de produits pour des recettes supplémentaires pour l'État.
Sur la suppression de certaines de certaines taxes qu'on peut avoir sur l'électricité ou les produits pétroliers qui demain permettraient de de ramener du pouvoir d'achat pour nos concitoyens. Sur la santé, que ce soit l'hôpital de Gérardmer, l'hôpital de Remiremont, l'hôpital local du Thillot. Moi, c'est des sujets où je suis extrêmement présent. Plus de 80 h passées à l'hôpital de Remiremont avec des discussions régulières avec les personnels de ces 3 hopitaux mais aussi les Ehpad et toutes ces toutes ces personnes qui contribuent à faire du soin à domicile, la santé au quotidien. C'est un sujet qui est capital.
Et sur la sécurité bien entendu. J'étais rapporteur de la commission d'enquête sur les missions et les moyens de nos forces de sécurité, police et gendarmerie, dans le cadre du mandat précédent.
- Quelle pistes peut-il y avoir pour renforcer au moins ce sentiment de sécurité ? Parce qu’il n’y a pas forcément explosion de violence partout en France.
- Christophe Naegelen. Non mais c'est une meilleure application des lois. Les lois elles existent. Le problème, c’est l'application qui en est faite par certains tribunaux. Vous savez quand on voit un peu plus en détail les peines qui peuvent être encourues, encore une fois, elles sont là, elles existent, elles ne sont malheureusement parfois pas mise en application.
- Aussi un mot comme du dossier des retraites, comment vous vous positionnez par rapport par rapport au débat qui est encore dans cette campagne ?
- Christophe Naegelen. Ah moi, j'ai toujours été clair sur ce sujet. J'étais opposé à la réforme des retraites. Par contre, je n'ai pas voté la motion de censure parce qu'en fin de compte, il faut arrêter de confondre projet de loi et motion de censure. La motion de censure n'atteint pas le président de la République. Elle sert à faire, à faire démissionner un Gouvernement. Au vu du contexte international de l'époque, je pense notamment à la guerre en Ukraine, ça voulait dire que pendant 2 semaines, 3 semaines, on n’avait plus de ministre des Affaires étrangères, on n'avait plus de ministre de la défense nationale. C'était un peu compliqué quand même. On avait aussi et j'avais utilisé le terme employé par les médias, la « bordélisation » de l'Assemblée nationale qui nous aurait amené dans un chaos, en fait le chaos dans lequel on est aujourd'hui, donc on y est peut être arrivé.
Un an plus tôt, par contre, mon groupe parlementaire a déposé une proposition de loi pour l'abrogation de cette réforme. J'en suis le premier cosignataire, donc je l'ai signé, je l'ai défendu. C'est la seule proposition de loi sur l'abrogation de la réforme des retraites qui a été votée à l'Assemblée. Elle a été votée en commission des affaires sociales et malheureusement la démocratie a parlé. Une majorité de députés ont voté contre. Bien entendu, avec les députés de mon groupe, on y était favorable à l'abrogation de cette réforme.
Mais moi, je n’ai aucun problème à ce qu'on en reparle lors de cette prochaine législature. Je pense que ce qui a été majoritairement oublié dans cette réforme des retraites, c'est la pénibilité. C'est ce que j'avais expliqué, l'une des raisons pour lesquelles j'y étais opposé. Donc aucun souci pour en reparle. Moi je pense qu'il faut une réforme systémique de notre système de retraite. Celle qui a été faite avec la non prise en compte de la pénibilité, ne me convenait pas.
- Sur le sujet, il y avait une certaine prise en compte des carrières longues, mais donc pas suffisamment sur les critères de pénibilité. Est-ce que ça ne devait pas être négocié après coup ça ?
- Christophe Naegelen. Oui. Alors il y avait des critères pour les longues carrières qui sont en effet dans cette réforme. Mais en effet, la pénibilité, les critères de pénibilité ont été supprimés en 2017.
- Vous êtes un élu de la nation. Donc la politique étrangère, même si elle est peu apparue dans cette campagne, est importante. Comment vous positionnez vous par exemple dans le soutien de l'Ukraine ?
- Christophe Naegelen. Vous savez, j'étais rapporteur de la mission d'information sur le soutien militaire de la France à l'Ukraine. Et en plus ayant été 2 ans à la commission de la défense nationale des forces armées, c'est un sujet que je connais bien. Je pense qu'à un moment donné, oui, il est important de soutenir dans la dans la mesure de nos moyens l'Ukraine. Par contre, je ne suis pas favorable à l'envoi de troupes sur place.
- Un mot également pour terminer de dimanche soir. Vous aviez été interrogé l'année dernière au moment de la proposition de motion de censure par le journal Marianne, et il vous avait posé une question sur l'éventualité d'un gouvernement d'union en cas de dissolution, vous n'aviez pas concrètement répondu parce que la question se posait peut être moins à l'époque. Est-ce que vous avez réfléchi à cette question aujourd'hui ?
- Christophe Naegelen. Non parce qu’en réalité le sujet ne se pose pas plus. Je pense qu’il faut prendre par étape. Il y a eu un premier tour, y a eu la dissolution, y a eu un premier tour, il y a un 2e tour dimanche, il faudra voir exactement comment sera l'Assemblée nationale dimanche soir et je ne suis pas très favorable à ce qu'on appelle la politique fiction. Attendons de voir. Et une fois que concrètement on verra comment ça se dessine, là on pourra regarder comment, comment on peut agir.