« La grande histoire parle rarement de ce que les gens ont vécus ici », explique Jacques Cuny. Depuis plus de 20 ans, il recueille avec sa caméra la « mémoire vivante » des vosgiens. Après « De la piquante pierre à la vallée des larmes », les témoignages du quotidien des Haut-vosgiens durant la seconde guerre, son 14e film ouvre une autre page peu connue de l’histoire de cette guerre : celle de résistants –ou assimilés comme tels par les nazis- qui furent déportés, eux aussi, dans les camps de sinistre mémoire.
Ils sont neuf à raconter, parfois pour la première fois, face caméra. Neuf témoignages, comme autant de fragments qui retracent leur histoire. Un face à face parfois proche de l’insupportable, non pour ce quel le film montre, mais pour ce qu’il ne montre pas. Pour ce que ces témoins disent à travers leurs silences, et taisent dans leurs regards.
A l’occasion de la diffusion du film « Paroles de résistants rescapés des camps de la mort » de Jacques Cuny dans les Hautes-Vosges, Jean-Christophe Givord a rencontré ce réalisateur qui se dit amateur, mais dont le travail minutieux et objectif fait d’ores et déjà partie de notre patrimoine historique. Au programme, un long entretien avec ce « cueilleur de mémoire vivante », et de nombreux extraits du film. J-C. G.