Le Festival international de sculpture Camille Claudel s'est ouvert pour la 21e fois le 28 mai à la Bresse, terre natale des Claudel. Thème retenu cette année: l'alchimie. Quel rapport avec la sculpture? Elémentaire, si l'on peut dire: la pierre, philosophale bien-sûr!
Pierre emprunte de poésie et de mystique sulfureuse. Alchimie de l'athanor, dans lequel, cette année encore coulera le bronze. Et merveille, cette alchimie bressaude se déroule en public! Du bloc brut de bois ou de pierre surgit l'œuvre, s'anime la forme dont le mouvement avait tellement fasciné les premiers cubistes.
21 ans, comme un âge majeur pour ce Festival qui a acquit ses lettres de notoriété: avoir participé, et mieux, avoir été primé à La Bresse, c'est un gage d'avenir sur le curriculum d'un sculpteur. Pour preuve, 15 nationalités seront représentées, et une trentaine d'artistes sont attendus.
Parmi eux, Ulme Kulde, sculpteuse Estonienne, qui revient sur ses pas: elle avait participé au 1er Festival, en présentant un Ange de la paix... C'était au moment où le rideau de fer vacillait, mais résistait encore. 21 ans plus tard, tout a changé, d'autres rideaux de fer ont été érigés, certains sont tombés. Et l'Ange de la paix est toujours là, à la Bresse.
Invitée d’honneur cette année, Simone Pheulpin. D’origine bressaude, cette plasticienne de renommée internationale sculpte le textile : de petites bandes pliées, tenues par des épingles, pour des abstractions lumineuses qui ont aussi « un intérieur » : comme une âme, le squelette des aiguilles, une fois radiographié, révèle ce que l’œuvre a en elle, le plus intime. Simone Pheulpin sculpte le blanc, comme Soulage travaille le noir : dans ces lumières et nuances de matière. C’est justement le travail mené par les enfants d ‘une école bressaude, à la découverte de l’art contemporain, qui exposeront, eux aussi pendant le Festival. J-C. G.
Cette semaine, le Magazine de la rédaction tentera de vous faire vivre l’alchimie du beau, de l’abstrait, de la matière qu’on enlève où que l’on ajoute. Des sculptures qui pérennisent l’esprit créatif, qui transforment la pierre brute en pierre philosophale. Au micro de Jean-Christophe Givord, les artistes, petits, grands et Grands expliqueront leur démarche. Site du Festival